ANNICK GIRARD

Pour Annick GIRARD, peindre correspond à un bonheur indéfinissable, une méditation jubilatoire de créer dans l'urgence quelque chose qui surgit du fond de soi, qu'elle doit sortir d'elle-même : exprimer une réalité de ce qu'elle vit, ce qu'elle voit, ce qu'elle ressent, transcrire un moment extérieur par l'écriture d'une émotion poétique intérieure, qui prend naissance sous la forme de lignes.

Ces lignes se substituent aux mots, partagent ses toiles, traversent des

espaces, créent des volumes, suggèrent des formes, inventent un nouveau langage dans un jeu de couleurs où le bleu, élément principal de ses tableaux, apporte une profondeur, voire une présence sereine. Elle traduit une histoire avec l'introduction d'éléments figuratifs, qui peuvent être compris comme des symboles.

Ses lignes sont des mots, ses couleurs un langage, ses symboles une

pudeur.

Regarder sa peinture, c'est comme pénétrer en entier dans un kaléidoscope.

Elle offre une poésie naïve de son travail qui n'a rien d'enfantin et lui permet de mettre à distance les mots des maux lorsqu'ils existent et donner à lire une histoire joyeuse au premier regard. Ensuite, le regardeur entrevoit une réalité différente, qui donne une profondeur inattendue à la toile que l'on regarde, ouverte à l'interprétation.

Le spectateur-regardeur entre dans la toile et se l'approprie.